Refus d’engager 7 nouveaux AIS : une occasion manquée

Vote amendement AIS

Aujourd’hui, le Grand Conseil a refusé, par 48 voix (MCG-UDC-PLR-PDC) contre 32 (Verts-PS-EAG, 1 MCG), avec 4 abstentions (UDC-PLR), un amendement au budget 2015 du député et président de la FéGAPH Cyril Mizrahi demandant l’engagement de 7 assistant-e-s à l’intégration scolaire supplémentaires au DIP. La FéGAPH regrette cette décision, alors que le nombre d’AIS est actuellement insuffisant et que de nombreux enfants avec handicap sont exclus depuis trop longtemps de l’école ordinaire.

A l’heure où Genève et la Suisse doivent rendre des comptes au Comité des Droits de l’Enfant (CDE) (conférence de presse le 14 janvier, organisée par Autisme Genève, membre de la FéGAPH; auditions devant le CDE (21-22 janvier), notamment en matière d’école inclusive), une majorité du Parlement genevois refuse un modeste amendement budgétaire proposé par le député et président de la FéGAPH Cyril Mizrahi, demandant l’engagement de 7 postes d’assistant-e-s à l’intégration Scolaire (AIS) pour une somme de 464’000 francs.

Les opposant-e-s ont expliqué leur refus par le souhait d’attendre le plan d’actions et de mesures pour l’école et la formation inclusives demandé au Conseil d’Etat par une large majorité du Parlement (81 oui, 7 abstentions et 0 non), via l’acceptation de la motion 2247, dont le président de la FéGAPH est également l’auteur.

Cependant, l’amendement budgétaire ne visait pas à concrétiser la motion mais à augmenter tant soit peu l’offre existante pour tenir compte des besoins. En effet, il faut souligner que seulement 14 AIS continueront de travailler dans notre canton pour des centaines d’enfants en situation de handicap qui attendent ce soutien nécessaire et indispensable à leur scolarité, faute de quoi, ils continueront de remplir les institutions spécialisées qui sont déjà saturées et pour lesquelles il y a des listes d’attente et des familles qui n’ont pas de solutions.

Genève est sur la sellette du Comité des Droits de l’Enfant, mais même si elle est le berceau de ceux-ci, le Parlement a refusé une modeste mesure qui aurait élargi un dispositif qui a le mérite d’exister, en attendant un plan d’actions plus ambitieux. Pour les familles qui sont en attente depuis des années de solutions pour leurs enfants et qui se mobilisent avec une belle pugnacité ces derniers temps, il était pourtant plus urgent d’agir que d’attendre.

Tous les enfants et jeunes, non seulement celles et ceux en situation de handicap, mais aussi les enseignant-e-s, ont en effet ugemment besoin d’un coup de pouce tel que demandé au travers de cet amendement pour garantir un accueil de qualité pour chaque élève.

La FéGAPH prend toutefois le Conseil d’Etat et le Grand Conseil au mot. La conseillère d’Etat Anne Emery-Torracinta a en effet indiqué que le plan d’actions et de mesures demandé serait remis à la fin du premier trimestre 2015 au plus tard, et la FéGAPH part du principe que les promesses des député-e-s seront alors tenues et les mesures proposées votées.

De nombreux pays européens, mais aussi en voie de développement, sont déjà entrés dans l’inclusion scolaire au bénéfice de toute la société dans son ensemble, alors que leur PIB est bien inférieur. Nous attendons de voir Genève, berceau des Droits de l’Enfant, monter dans ce train avant qu’il ne soit trop tard.

Contacts :

  • Cyril Mizrahi, président de la FéGAPH, 079 412 21 80
  • Marjorie de Chastonay, membre du Conseil de la FéGAPH, 077 415 33 50

Une réflexion au sujet de « Refus d’engager 7 nouveaux AIS : une occasion manquée »

  1. Je ne suis même pas étonnée , ça fait 10 ans que je suis ici et que je me bats pour le droit a l’éducation de mon enfant a l’ai….ce que je constate c’est que la loi de 2010 sur l’intégration scolaire n’est pas appliquée dans le secondaire 2 que tout est toujours a recommencer. Qu’il y a toujours des gens bien pensant qui vous lance des clichers au visage concernant votre capacité a éduquer. Donc tant que les mentalités ne changeront pas au niveau hiérarchique des écoles ,il y a peu de chances que l’inclusion soit acceptée .

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