Une personne, une voix : une question de dignité !
Le droit de vote est un droit strictement personnel, qui peut être exercé en toute liberté et qui n’est soumis à aucune condition de compétence intellectuelle ou autre. Il n’est pas admissible de traiter différemment les personnes handicapées ou âgées, en en faisant des citoyens et citoyennes de seconde zone.
La privation des droits politiques est à la fois inutile et arbitraire
Si une personne (par exemple dans le coma) n’est absolument pas en mesure de voter, même avec de l’aide, elle ne votera tout simplement pas. Il n’est pas nécessaire de la priver formellement de ses droits politiques. Dans le cas contraire, la personne doit pouvoir voter si elle le souhaite, même si elle a besoin d’aide pour la gestion de ses affaires privées, qui n’a rien à voir avec l’exercice des droits politiques.
La privation des droits politiques est discriminatoire et contraire au droit international
La Convention sur les droits des personnes handicapées (CDPH), entrée en vigueur pour la Suisse en 2014, garantit à celles-ci la pleine jouissance des droits politiques. Elle ne permet aucune exception. C’est pourquoi l’intitulé de la modification proposée de la Constitution cantonale parle à juste titre de mise en œuvre de l’article 29 CDPH.
On ne prévient pas le risque de fraude en punissant les victimes potentielles
Le risque que quelqu’un vote à la place d’une personne handicapée ou âgée ne doit pas être exagéré. Ce serait porter un soupçon insultant sur les personnes proches aidantes et le personnel soignant ou d’assistance. En outre, ce risque vaut pour toutes les situations de dépendance : or, on ne va évidemment pas priver de leur droit de vote, par exemple, toutes les personnes malvoyantes, résidant en EMS ou hospitalisées. Pour lutter contre la fraude électorale, il faut punir les fraudeurs et non leurs victimes potentielles. Le 29 novembre, le peuple genevois a l’occasion de faire un pas historique vers la pleine égalité politique pour les personnes handicapées ou âgées.